« D’une rencontre à l’autre, d’une porte ouverte à l’autre, nos pas nous mènent chez ces frères et soeurs, notre famille humaine. Là, chacun ouvre son coeur, et selon ce qu’il s’y voit, offre aux autres un petit peu de soi. »
Voyage en prose
Par frère Đức Định
Trois frères, cheminant
Trois camarades, gaiement
Chemins et routes, cahin caha
De bas en haut, de haut en bas
Battant la campagne
Au rythme des champs
Se hissant sur les montagnes
Glissant le long des collines
Navigant à vue en forêt
Épousant les lisières
Caressant les rivières
Inexorablement.
D’une rencontre à l’autre
D’une porte ouverte à l’autre
Nos pas nous mènent
Chez ces frères et soeurs
Notre famille humaine.
Là, chacun ouvre son coeur
Et, selon ce qu’il s’y voit
Offre aux autres un petit peu de soi
Chansons, silence, partages, plaisanteries, écoute, sourire, histoires
Que de bonne nourriture
Tant et si bien qu’à la fin
Chacun mange à sa faim.
Départs souvent émouvants
Gratitude aux yeux
Offerte aux quatre vents
Un jour nouveau pour eux – un jour nouveau pour eux
Cahin caha
La vie suit son cours, pas après pas.
Beauté de la nature
Verts généreux d’un printemps offert
Une fois encore
Sans l’ombre d’une hésitation
Le cadeau d’une mère à sa fille :
Mère terre, sa patience et sa générosité
Toujours au rendez vous
Pour nous offrir à nous, l’humanité
Couchers de soleil, cerises, pluies battantes, fleurs, insectes, animaux, arc-en-ciels
Limaces acrobates, chiens amis et chiens à apprendre à aimer
Chevreuils paresseux, tout près, sans s’inquiéter
Paysages merveilleux
Et petits défis coquins
Bien que toujours, à la fin, opportuns.
Un chez soi nouveau pour chaque soir
Avec toujours de quoi sécher,
Très important pour l’espoir,
Nos habits souvent bien mouillés.
De belle chambre en camion
De tente en salle de méditation
De caravane en salon
En solitaire ou partageant
Nous voilà bien accommodés
Et chaque soir en nous couchant
Nous nous sentons bien satisfaits.
Déroulant nos sacs de couchage
Nous nous en remettons
A un demain au bons présages
Aux incroyables horizons
Mais dans l’ici et maintenant
Soleil se couche, sommeil se lève !
D’une sangha à l’autre
Nous nous laissons marcher
Portés par le tissu d’une grande famille, la nôtre
Et mis à part nos sacs, nous n’avons rien à porter
Par quel miracle peut-on être appréciés
Hébergés, nourris et cajolés
Nous qui n’avons rien apporté?
Nous tissons des liens, des liens qui nous tissent
Et savourons le fruit des actions de la Sangha
La joie de ces amis qui nous ouvrent les bras
Et qui, nos bols, remplissent
Avec entrain et bonheur.
Nous nous faisons un devoir
Alors, d’honorer leur labeur
En mangeant joyeusement
Et jouant comme des enfants.
Les trois frères, chemin faisant
façonnent la pote-rie
Pif Paf et Pouf, tout en marchant
Apprennent la camaraderie
Notre grand directeur c’est la vie
Nous en sommes les apprentis
En fonction des conditions, improvisant
Libres d’attentes, libres de plan.
Bien que cela me fait parfois un peu peur
Je joue le jeu de mes frères, très amusant
De distribuer la casquette du facilitateur
Au dernier moment, sur le champ
Nous nous offrons un vaste espace
Pour que chacun puisse explorer
Sa manière, son goût, sa place
Dans le jeu de faciliter:
Tiens, qui va presenter la marche méditative aujourd’hui?
Hé, frangin, tu guiderais la méditation?
Et la relaxation alors, toujours le même qui s’y colle!
Cahin caha, on prend le pas
Portés par le travail en amont de nos organisateurs
Tels Adrien, Julien, Christian, frère Bienveillance et j’en passe.
Au rythme des pas, au rythme des humeurs
Le lien se découvre, se révèle, se manifeste
Par quel miracle puis-je être encouragé
Écouté, accueilli et pardonné
Moi qui demande tant et suis si imparfait?
Et mes frères, très patients
Acceptent et me donnent le temps.
Grâce à tous ces éléments
Grâce au temps passé, marchant
À respirer calmement
Grâce au stock de joie, sans cesse renouvelé
J’ai découvert, de moi-même, quelques aspects
Qui depuis longtemps, à la porte, frappaient
Pour être mis au jour, pour être révélés.
C’est beau d’être humain
Ça donne aux autres l’occasion de te tendre la main.
Les graines arrosées
Germent, se déploient et portent fruit
Dès à présent et bien après.
Regardant en arrière
Reste vraiment la sensation d’avoir été porté, transporté
Par un courant doux, une légère brise d’été
Nos hôtes et amis, la nature, la marche, les frères
Un flux harmonieux nous a menés du début à la fin du voyage
Toutes les conditions étaient là, qui s’associaient
et au moment opportun, se dissociaient
Pour donner naissance à ce pèlerinage
Des voisins, la tournée !
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Témoignage. - Pèlerinage en gratitude : « La tournée des voisins » – 2/3 :
Journal de bord.
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