« Acceptons-nous. Aimons-nous car nous aimons la Terre, et nous savons que notre amour n’est pas un fragment. Tous ensemble, nous sommes responsables de la planète. »
Après avoir connu des vagues de chaleur particulièrement intenses et répétées qui se font encore ressentir en cet fin d’été, la fraîcheur des nuits d’automne et les couleurs propres à cette saison commencent à pointer doucement le bout de leurs nez au Village des Pruniers. Une occasion de nous souvenir d’être présent à la beauté de la nature toujours changeante, une occasion de regarder profondément.
Et pour nous inspirer dans notre contemplation, voici un poème écrit par notre maître Thich Nhat Hanh, paru dans le livre de recueil “Une flèche, deux illusions”.
Calme
” Sur le chemin menant à la lune
Je me retourne
Je t’aperçois
et ne cesse de m’émerveiller
sur ta somptueuse beauté,
bulle d’eau
qui flotte sur l’océan de l’espace immense.
Tu es la Terre,
tu es la planète verte
éclatante et superbe, pourtant si fragile.
Je me découvre en toi,
moi qui marche dans la pleine conscience
sur le chemin de la terre
bordé d’herbe fraîche.
Mes pieds font une promesse à la Terre.
Mes yeux embrassent l’heure matinale.
Je m’installe dans la paix de l’instant présent.
Les feuilles d’automne tombent
et recouvrent le chemin
déroulant le tapis de la marche méditative.
Hésitant, l’écureuil se cache
derrière le tronc de l’arbre,
il me considère
de ses yeux teintés d’un peu de surprise,
puis il se lance à la cime de l’arbre
pour disparaître derrière une touffe de feuilles.
Je vois le ruisseau limpide
se glisser entre les fentes des rochers blancs.
L’eau rit aux éclats,
les pins sifflent,
ensemble ils célèbrent une matinée de paix.
Je vois aussi les lieux de souffrance
où les conflits entravent l’homme.
Nous nous faisons souffrir les uns les autres
et déversons sur la Terre
la vague déferlante de la discrimination
de la haine,
de l’avidité, causes implacables
de tant de catastrophes.
Les poussins de la même poule
se teintent de couleurs différentes et se battent.
Les cris déchirants clament l’horreur de la guerre.
La Terre, c’est nous.
Chers frères et soeurs,
elle est si belle que j’ai envie de prendre dans mes bras toute la planète,
de la serre tendrement contre ma poitrine.
Respirons ensemble au même rythme
et ramenons le calme dans notre esprit.
Nous, les êtres humains, coopérons,
Acceptons-nous.
Aimons-nous
car nous aimons la Terre,
et nous savons
que notre amour n’est pas un fragment.
Tous ensemble, nous sommes responsables de la planète.
Mes chers frères et soeurs,
ce matin, transmettons-nous la Vuevision profonde.
Faisons en sorte
que prenne forme le grand amour.
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