Bertrand, un ami non-voyant a accepté de témoigner sur son expérience durant la retraite francophone en ligne à laquelle il a participé du 23 au 27 avril 2021.
Bouleversé par mes récentes lecture de M. Thich Nhat Hanh, j’ai ressenti fort le besoin de connaître le Village des Pruniers. Quelques titres : L’énergie de la prière, Vivre en pleine conscience : Marcher, La colère : Transformer son énergie en sagesse, Le coeur des enseignements de Bouddha, Prendre soin de l’enfant intérieur. L’occasion s’est présentée avec cette retraite en ligne organisée du 23 au 27 avril.
Je n’avais pas beaucoup d’expérience avec Zoom mais je m’y suis acclimaté assez vite. Heureux de constater que l’interface est accessible aux usagers aveugles. Quant à mon cadre de pratique : j’ai profité d’une belle météo printanière dans le parc d’un ami pour écouter les enseignements, participer au groupe d’échange sur le dharma, ou suivre les séances guidées de relaxation du début d’après-midi en plein-air. Aussi je me servais tantôt d’un ordinateur portable, tantôt d’un haut parleur connecté à mon smartphone. J’ai également installé l’application PlumVillage.
Toutes les heures désormais, la cloche me rappelle mon souhait de développer la pleine conscience. J’ai vraiment été surpris par cet élan de générosité, cette présence malgré la distance, le réseau qui nous réunissait, qui nous synchronisait. Les méditations guidées par exemple rythmées par le son de la cloche m’ont beaucoup aidé. Oui, cette discipline, cette concentration, cet effort nécessaires pour développer la pleine conscience sont facilités pendant le temps de la retraite, qu’elle soit sur place ou en ligne. Les enseignements prodigués par des personnalités variées tantôt en direct du village tantôt depuis le Viêt Nam, ont nourri ma réflexion et alimenté de belles conversations avec les groupes de partage. Je retiens notamment tous ces exemples tirés du quotidien, de la vie des frères et des sœurs qui parlent d’abord avec le cœur.
Merci pour cette douceur, merci pour cette vision profonde qui émanent de vos paroles. Je pense particulièrement au temps des questions-réponses du lundi après-midi. Ces cinq journées de retraite furent aussi l’occasion de pratiquer le chant, la réjouissance par la musique, la voix qui proclame la beauté de l’existence. La transmission des cinq entraînements à la pleine conscience me semble très important pour garder au fond de soi la trace de notre passage, de notre apprentissage, d’une certaine forme d’éveil oserais-je dire. Toutefois j’éprouve le besoin de m’y familiariser avant de m’engager. Un exemple : je ne suis pas végétarien et je me sens peut-être mal à l’aise pour évoquer en groupe la question du régime alimentaire prôné par Thay.
J’espère avoir l’occasion de découvrir le hameau du bas, le hameau du haut, ou le hameau nouveau très prochainement, qui sait peut-être cet été à l’occasion d’une randonnée sur les bords de la Dordogne. Gratitude pour tous vos bienfaits,
Quelques lignes extraites de mes notes : L'issue est à l'intérieur de soi-même. Le son merveilleux de la cloche me ramène à ma vraie demeure. Inutile de chercher à sécuriser le bonheur. La respiration dans la sensation est un soulagement. Savoir lâcher prise avec notre idée du bonheur. Comprendre l'inter-être c'est prendre conscience qu'il n'y a pas de frontière entre soi et autre chose que soi dans l'univers. Le monde est conscient de nous. Le monde nous regarde. La Terre attend notre réveil. Nos perceptions sont bien souvent des images issues de l'expérience de notre enfant intérieur. Être présent c'est être soi-même, c'est-à-dire un être merveilleux.
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