Joyeuse Continuation Thay -Merci

Les étudiants de notre maître Thich Nhat Hanh ont été invités à lui exprimer leur gratitude à l’occasion de son 94ème anniversaire. Merci à toutes celles et ceux qui ont écrit et offert leur cadeau à Thay. Vous trouverez ci-dessous une sélection de témoignages du cœur que nous avons reçus au cours des dernières semaines, des histoires de transformation, de réconciliation et de voyages hors de la tristesse et du désespoir.

Il y avait de très nombreux autres partages incroyablement beaux que nous n’avons pas pu inclure dans cet article, nous espérons les publier plus tard. Vous pouvez les trouver tous ici.

À travers des périodes de grands défis et de souffrances, Thay s’est réfugié dans la méditation marchée comme médecine spirituelle.  Pendant la guerre américano-vietnamienne, lui et ses compagnons de pratique ont pratiqué la méditation marché pour renouveler leur énergie et cultiver la compassion alors qu’ils travaillaient pour la paix et reconstruisaient les villages.

Cette année, pour la 94e journée de continuation de Thay, nous vous invitons à perpétuer cet héritage, en prenant le temps de pratiquer véritablement la marche en liberté.  Nous vous encourageons à reconnaître toutes les conditions de bonheur que nous avons à notre disposition, telles que le changement des saisons, les arbres qui nous nourrissent et la terre soutenant nos pieds.

Cher Thay, C’est un AVC en 1992 qui a conduit mes pas vers vous.
Un AVC silencieux comme disent les médecins. Des troubles de l’équilibre, des difficultés à parler… Surmenage comme diagnostic…quelle erreur de diagnostic décelée plus tard, un tiers de mon cervelet éteint.
Une rencontre. Une rencontre avec la méditation pour commencer, comme une demande silencieuse de mon cerveau: écoute, regarde, sens, ressens… une rencontre qui ouvre un chemin. Un chemin de méditation qui m’a conduit vers le Bouddha Sakhyamuni. Un chemin qui m’apprend à vivre non comme être intrinsèque mais comme produit de chaque instant.
Sur ce chemin on m’a parlé de vous, de ce maître zen Thich Nhat Hanh qui enseigne près de chez moi. Je ne suis pas prêt à la rencontre toujours absorbé dans la valse du temps .
Alors je vous lis. Alors je vous entends. Alors je vous écoute sur YouTube. Je vous entends me parler de ma nature de bouddha…Je vous entends demander «Bouddha marche pour moi. »
Aussi, toujours pas prêt mais en besoin de retraite, un jour de printemps, je suis venu vous rejoindre au hameau du haut. Je savais que vous n y seriez pas, que vous étiez parti rejoindre les terres de votre enfance après votre avc. Mais dans ceux que j’ai rencontré, dans les moines et les Moniales dans les retraitants et les retraitantes, dans les fleurs et dans les plantes, dans les sons et les silences, vous étiez présent.
Vous étiez partout, y compris en moi même. Les mots que je lisais de vous, les méditations, comme une présence qui me constituait et dont je sentais qu’elle vous constituait. Nous sommes de la même nature, constitués de terre d’eau de feu d’air d’espaces et de conscience. Nous sommes de la nature même de la terre de l’eau du feu de l’air, de l’espace et de la conscience.
Thay, maître. Merci. Le chemin est encore à faire, mais je le suis instant après instant sans en attendre rien que le bonheur d’ exister à cet instant. Philippe V

Très cher Thây et très chère communauté,
J’ai l’honneur de partager ici la plus grande guérison que j’ai eue et c’est grâce à vous il y a 17 ans.
Ma mère venait de nous quitter. Mon père avait la santé fragile, aussi sentant qu’il ne pouvait nous élever se 6 enfants, il nous a inscrit dans une association pour que nous puissions être adoptés.
Je fus la 1 ère à être partie. Ce départ a été un choc et une déchirure pendant de nombreuses années malgré toute l’attention de ma famille adoptive. J’ai été très choyée et aimée.
Mais quelque chose en moi n’allait pas. J’étais toujours à la recherche d’un membre que l’on m’a ôté. Malgré quelques thérapies, ce profond mal être demeurait. Comme si Dieu a laissé une de ses réalisations pour se reposer et Il ne l’a jamais reprise pour terminer!

En 2003, c’était un jour d’ ordination, je suis venue pour la 1ère fois avec une amie au Hameau Nouveau. J’avais raconté un jour à cette amie mes expériences avec les vietnamiens que j’avais fréquentés. Je lui disais que plus jamais je ne voudrais les voir ni entretenir quelque relations que ce soient avec eux! Elle m’a alors convaincue qu’elle connaissait des vietnamiens n’ayant absolument pas toutes ces descriptions .
En effet, depuis 17 ans , je reviens 2 à 3 fois par an avant le Covid, les voir, vivre et partager avec Eux . C’est le plus bel endroit pour moi sur terre..
Le premier son de cloche que Thây a invité, tout d’un coup , j’ai senti tous mes ancêtres autour de moi dans la grande salle. Des racines se mirent à pousser de toutes mes pores. Moi qui pensais que je n’avais plus de racines du fait que ma famille biologique s’est éparpillée partout en France. Je les ressentis au plus profond de moi. Toutes les émotions refoulées depuis toutes ces décennies m’envahirent et me permirent à ce que je renaisse en tant que Thanh Son à part entière.
Depuis ce jour là, je n’ai jamais plus ressenti l’abandon et la solitude. Ce fut une sacrée guérison pour moi.
J’ai la gratitude pour l’amour inconditionnel que vous avez pour nous à travers vos enseignements, vos manières habiles, vos entrainements et vos pratiques pour nous aider à comprendre, à accepter et à transformer nos souffrances pour trouver le bonheur.

Cher THÂY bien aimé, Il y a vingt cinq ans déjà, je suis venue au village des Pruniers pour vous écouter. Il m’a fallu beaucoup de temps pour que vos enseignements pénètrent profondément dans la terre de mon jardin. J’ai reconnu en vous un maître authentique, vous incarnez ce que vous enseignez : la compréhension, la compassion, la bonté aimante, la liberté, la réalisation. A cause de la guerre au Vietnam, mes parents ont quitté notre pays pour la France. Dans cette terrible perte, j’ai retrouvé en vous mon pays perdu, sa quintessence même. Depuis la petite goutte d’eau que je suis , a rejoint la Grande Rivière. Oui , j’ai une grande Foi en Vous, pour m’entrainer à mettre vos enseignements en pratique, d’être plus aimante, tolérante, bienveillante, compatissante. Ces derniers mois, notre famille a traversé de terribles épreuves, notre fille a fait une rechute de sa leucémie. Après de longs et lourds traitements de chimiothérapie, elle a besoin de mon aide, d’une présence calme, stable, efficace. En me concentrant sur la pratique de la Pleine Conscience, J’ai pu ne pas me projeter dans les angoisses du futur, être simplement dans l’instant présent, être la personne calme et solide sur laquelle la famille peut s’appuyer, et aider mon enfant sur son chemin de guérison. “Être en vie est un vrai miracle ” j’ai pu avoir une vision profonde de ce que THÂY nous enseigne.
En ce jour de la célébration de votre Anniversaire , moi, petite goutte d’eau , je me joins à la Grande Rivière, cette Communauté de Soeurs et de Frères, pour vous exprimer tout mon Amour et mon infinie Gratitude.
Dans cette période troublée, précieuse est la présence de grands Êtres éveillés, comme Vous pour dissiper les ténèbres et apporter votre lumière au monde. Devant vous, Cher Thay, je m’incline, le coeur rempli d’amour et de gratitude. Catherine

Cher Thay, Dans ma lignée génétique des conflits entre père et fils durent depuis des générations.
Bien que n’ayant pas connu mon papa décédé en 1950 à Hanoi alors que je n’avais que 4 mois ,dans un rêve éveillé récemment j’ai fait une étreinte avec lui et j’ai ressenti fortement que le conflit qu’il avait avec son père a été résolu. Cette guérison dans la lignée m’a rendu très heureux. Cela me permet d’avoir une relation harmonieuse et pérenne avec mon fils.
Par ailleurs , étant un enfant soumis j’avais avant de connaitre Thay accumulé beaucoup de colères .Grace à une pratique soutenue des enseignements de Thay beaucoup de ces colères ont été transformées.
Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à Thay pour sa grande présence dans mes pratiques ,sa paix, sa tolérance ,sa grande fraternité et donc pour toutes les transformations qu’il m’a permis de réaliser. C’est MERVEILLEUX.
La profondeur de ses enseignements me touchent beaucoup et m’encouragent à pratiquer en famille avec mon épouse et les enfants de manière très soutenue. C’est très guérissant.
Avec les enseignements et la pratique de la Pleine Conscience du moment présent nous ressentons en nous mêmes ,l’amour véritable, la bonté aimante ,la joie, la paix que nous offrons à nous mêmes nos proches ,nos amis et au monde entier. Très joyeux anniversaire Thay Avec mon plus grand respect Alain

Cher Thay, Je suis arrivé il y a 20 ans au village pour une retraite d’une semaine. Après plusieurs tentative de suicide, un problème avec l’alcool et une séparation.
En arrivant au hameau du haut J’ai creusé des trous avec une pioche pour planter de jeunes arbres avec les frères, mais je pense avoir planter aussi mes racines . J’ai passé la semaine à pleurer tellement j étais enfin touché dans mon cœur. Tout prenait sens. Après la première semaine j’ai arrêté de boire et de fumer je suis devenu végétarien mais surtout j’avais enfin une pratique dans ma vie qui ne dépendait pas de l’extérieur. Sur ce chemin je n ai plus peur car je sais retourner en moi même. Cher Thay merci pour m’avoir guider. Un jour j’ai eu la chance de partager mon repas dans la salle de calligraphie à Son Ha avec quelques frères et toi cher Thay . Tu m’as dit d’aller voir ta chambre et les toilettes et m’a fait goûter des desserts vietnamiens. Je suis rester silencieux car je n’arrivais pas à parler, pris par l’émotion. Je sais le mot que j’ai envie de te dire maintenant. Merci et je sais maintenant voir Thay à l intérieur de moi.
Happy birthday mon maître mon guide mon frère.

Cher Thay, « La première fois que je vous ai rencontré, Thay, vous étiez en papier, sous la forme du livre : “la colère”. Puis je vous ai rencontré en chair et en os lors d’une retraite d’été au Village. C’était en 2003, je n’avais vu aucune photo de vous et internet en était à ses balbutiements. Je vous ai vu rentrer : petit homme ressemblant étrangement à un ouistiti. Toute la salle s’est levée pour vous saluer respectueusement. Et j’ai pensé : “c’est quoi cette secte qui vénère un gourou à tête de ouistiti ?” Ma tête était pleine de jugements : ouistiti, secte, gourou… Vous avez commencé votre enseignement. A un moment votre regard s’est posé sur moi. Je vous ai regardé droit dans les yeux, sans ciller, pensant dans mon fort intérieur : “c’est pas toi mon petit bonhomme qui va me faire baisser les yeux !”. Et tout d’un coup j’ai senti à l’intérieur de moi le travail d’une foreuse au niveau du cœur. Je sentais que mon cœur était une grosse pierre très dense que cette foreuse était en train de faire éclater en mille morceaux. Et sous la pierre était la source qui remontait, enfin libérée, de mon cœur à mes yeux. Et j’ai commencé à pleurer toutes ces années depuis l’enfance où chaque blessure durcissait de plus en plus durablement mon cœur. Ces larmes libéraient toutes ces blessures, je les revivais une à une pour les laisser partir à tout jamais.
Quand les larmes sont arrivées vous avez détourné votre regard…
Depuis, je vous ai souvent vu poser votre regard longuement sur quelqu’un. Et à chaque fois je me dis : “Ah voilà la foreuse en marche !”. Je reviens chaque année aux Pruniers et j’apprends qu’en ouvrant de plus en plus largement mon cœur la vie devient de plus en plus lumineuse et joyeuse. Merci pour le merveilleux cadeau que vous m’avez offert : la joie. »

Cher Thay, Pour votre jour de continuation, je désire vous raconter comment l’enseignement de Bouddha que vous nous transmettez si clairement a bouleversé ma vie. Non pas tellement ma vie extérieure telle qu’elle apparaît aux autres, mais ma vie intérieure. C’est un cadeau que vous m’avez offert, et j’aimerais vous offrir en retour la joie qu’il me procure. C’était en automne, lors d’une semaine de la retraite d’hiver, au Hameau du Haut. Après votre enseignement et les chants près de la Grande Cloche, la quadruple sangha a cheminé dans les bois, derrière vous- vous avanciez si sereinement sous un grand parapluie noir- nos pieds caressant la terre humide et les feuilles mortes. Vous vous êtes arrêté un moment, pour regarder le ciel, les arbres dont les rameaux se dénudaient et bruissaient…J’étais là debout, en queue de cortège embrassant un vieux tronc humide et mousseux. Et tout subitement, j’ai senti en moi la présence vivante et heureuse de Benoît, mon premier fils décédé à l’âge de 3 semaines de nombreuses années auparavant. Ce fut comme un éclair, qui illuminait subitement le paysage de mon âme.
Et puis, ma grand-maman fut aussi à mes côtés, me tenant la main. Elle qui sa vie durant avait porté le poids d’une enfance sinistre en orphelinat, elle souriait sereine, heureuse en me regardant. C’était un moment où j’ai compris concrètement au plus profond de moi que pratiquer pour transformer les souffrances de ma famille était possible – même moi je le pouvais, même ici et maintenant, avec toutes mes imperfections…. – J’ai aussi vu immédiatement ce fil qui me relie pour toujours à mes ancêtres et mes descendants, ceux qui sont toujours là, ceux qui sont déjà morts, ceux qui ne sont pas encore nés: sans eux je ne suis pas présente, et en moi ils sont vivants. Plusieurs années ont passé, mais cet instant est toujours lumineux en mon coeur ( et souvent quand je m’égare dans la vie quotidienne, il me ramène à la pratique). J’ai la grande joie de pouvoir partager ces moments, ainsi que la pratique du Village avec ma fille. Je suis consciente que c’est un grand cadeau de la vie que de pouvoir se comprendre si profondément dans une famille. Et je sais que c’est grâce à vos enseignements que j’ai pu trouver les mots justes pour lui parler de ces moments…sans craindre de passer pour une illuminée.
Ces jours-ci, ma fille se prépare à venir pour plusieurs mois au Hameau Nouveau comme pratiquante ‘long terme’. Grâce à votre générosité, celle de toute la sangha et particulièrement celle des soeurs du Hameau Nouveau, vos enseignements continuent ainsi dans ma famille de sang et permettent une vraie compréhension entre maman et fille.

Après une très longue quête spirituelle semée d’errements et de déceptions, je vous ai enfin rencontré. La poésie, la simplicité et l’immense profondeur de vos enseignements, liés à une pratique concrète du quotidien, ont comblé mon être avide de spiritualité et répondu aux questions fondamentales que je me posais sur mon passage dans cette vie là.
Grâce à vous et votre vision universelle qui dépasse toutes religions et courants spirituels y compris bouddhiques, vision qui embrasse le cosmos dans sa dimension ultime (je suis maintenant passionnée d’astronomie!) grâce à vous je suis sur la Voie, humblement et avec joie et persévérance malgré les difficultés.....Brigitte

Cher Thây, maître bien- aimé Je suis très reconnaissante de l’opportunité offerte par les monastiques de pouvoir vous exprimer toute ma gratitude, combien votre enseignement et le village des Pruniers, sont pour moi sources d’inspiration et de transformation
Au village, en 98, quand j’ai assisté, pour la première fois, à votre enseignement, j ai été très touchée par votre présence aimante, la profondeur et la simplicité de vos paroles, le concret des pratiques proposées et comment vous incarniez ce que vous enseignez.
Depuis, j’expérimente combien la Sangha est un très grand soutien dans la pratique, que ce soit lors des retraites ou avec la Sangha locale.
La pratique de l’arrêt, samatha, la conscience de la respiration, m’établir dans le moment présent me sont précieux pour retrouver de la paix avant d’agir. J’aime beaucoup la marche méditative que je peux faire quotidiennement dans mes déplacements; Observer et étudier dans mon quotidien les 5 et 14 entraînements à la Pleine Conscience m aide concrètement à enraciner en moi une pratique et une éthique pour plus de paix en moi autour de moi et dans le monde.
J’ai beaucoup fuit ma souffrance en compensant par la nourriture, le travail, le 5me et 4ème entraînement m’aident à le reconnaître, à m’accueillir avec tendresse et sans culpabilité, à comprendre les causes, à m’aimer et peu à peu transformer mes habitudes.
Je suis très heureuse de pouvoir témoigner, vivre et partager les merveilleux cadeaux que vous nous avez offert, notamment, dans le cadre de mes activités professionnelles: réseau et stages, et aussi lors de spectacles avec une compagnie de théâtre… Cher Thây, maître bien-aimé, je vous vois dans les monastiques, dans les pratiquants, vous êtes en moi aussi, gratitude infinie, et joie de la continuation. Eliane, Vraie plénitude de la bonté aimante.

Cher Thay, cher Bouddha, “Pas à pas ” .
Une des merveilleuses calligraphies du maître qui m’accompagne depuis 2011.
Une oeuvre d’art, ce n’est pas une oeuvre et pourtant je m’autorise à l’appeler ainsi . En effet, elle s’est recréée, consolidée, ancrée tranquillement au coeur d’une pratique de Pleine conscience, au détour d’une rencontre, d’une lecture des enseignements, d’une écoute attentive des enseignements de vos disciples offerts en ligne avec une générosité palpable, celle capable de traverser la fibre en ce moment.
“Pas à pas”, donc, j’observe les fleurs qui naissent sur mon chemin spirituel. Il y a les grands changements qui montrent la force de l’expérimentation concrète de la Voie . Celles qui assoient ma foi, celles qui me font dire en moi-même que je suis “une enfant de Bouddha” pour reprendre les mots de La grande Sœur Chan Dao Nghiem lors d’une session de questions réponses. Celle que j’ai vécue, en 2013, en retournant en Algérie sur le lieu du massacre d’Oran du 5 juillet 1962 et y pratiquer les Touchers de La Terre. J’ai emporté toute ma famille dans mon cœur, les disparus de ce jour, les pupilles meurtris, ma maman , leurs souffrances, mes souffrances. ” En retournant sur ma Terre, m’avait-elle dit, c’est comme si je faisais le chemin avec toi, ma fille, vas” . J’ai la conviction profonde que mes vieilles relations conflictuelles avec ma maman ont été transformées . Aujourd’hui, elle ne me reconnaît pas , sa maladie progresse rapidement depuis trois années. Je n’aurais pas goûter ces instants merveilleux que nous vivons bien des fois, maintenant toutes les deux, pendant lesquels ce n’est pas moi , ce n’est pas elle qui sommes là. C’est toute notre humanité dès qu’elle se manifeste dans un regard humide, ou dans un toucher si juste et tendre de nos mains qu’un léger sourire peut naître sur nos lèvres.
“Pas à pas” donc, j’observe les fleurs qui naissent sur mon chemin spirituel. Celle que j’ai pu regarder en toute tranquillité et joie profonde lors d’une pratique avec une personne détenue au Centre Pénitentiaire de la ville . Je vais les rencontrer toutes les semaines depuis quatre ans en tant qu’aumônier bouddhiste. La veste marron me porte et me transporte à travers les murs. Nous partageons une méditation assise, une marche , une lecture ou même des enseignements vidéo de Thay. Nous partageons, sans masque, avec humilité quand ils et elles sont là pour de longues peines. La difficulté à arrêter et lâcher prise dans ce milieu de grandes souffrances m’a conduite à lui prêter la cloche que j’apporte au centre . Lors de notre échange informel elle a partagé qu’elle se sentait en sécurité dans sa cellule et avec elle- même et mieux comprendre sa relation avec une autre détenue grâce aux invitations régulières de la cloche.
Et, “Pas à Pas” , il y a aussi ses petites révélations au détour d’une proposition d’un grand frère ou d’une grande sœur lors d’une écoute partagée d’un enseignement, avec les amis de la sangha pendant la retraite des pluies. Par exemple, celle du dimanche 4 Octobre 2020. Elle a poussé un peu plus la porte en faisant un lien avec un évènement vécu il y a quelques années. La porte de la compréhension s’ouvrant progressivement. Ma foi se renforce. Foi dans l’importance de la pratique des Entrainements à la Pleine Conscience. Ils contiennent beaucoup plus qu’une proposition d’engagements, ils existent et peuvent prendre corps en moi et à travers moi, parce qu’ils contiennent le chemin emprunté par Bouddha, par Thay et toute la grande Sangha mondiale. Après trois jours de pratiques à la Maison de l’Inspir à Noisy le Grand, avant mon départ j’étais descendue tôt le matin m’asseoir au bord de la Marne (affluent de la Seine) et une révélation brutale m’était apparue. « J’étais au bord de la Seine ». Thay, je vous ai entendu nous confier : « Vous êtes mon héritage ». Je garde très précieusement ce cadeau qui m’aide bien des fois à être juste là. Gratitude.

La vie réserve parfois de bien douces surprises
Met sur votre chemin des êtres d’exception
Qui en un simple instant font fondre nos banquises
Peuplant nos intérieurs d’intenses affections.
Rencontres de hasard, mais pourtant si précieuses,
Les heures qui défilent ressemblent à des secondes,
Les échanges féconds font aurores radieuses
Balluchon de bonheur pour âme vagabonde.
Savourer chaque instant passé à leurs côtés
Pour remplir nos mémoires de tendres souvenirs
Nos lendemains pluvieux se nappent de beauté
Après avoir été pouvoir à nouveau redevenir.
Remercier tous les cieux pour cette providence
Qui fait vibrer nos coeurs au rythme du partage
Donner chacun son tour dans une même cadence
Fusion d’intimités pour le plus pur alliage.
Aborder nos matins de joie surnaturelle
Avec l’espoir secret de tendres retrouvailles
Traverser coeur à coeur sublimes passerelles
Et trouver dans leurs yeux nos perles de rocaille.
Philippe Doumergues

Cher Thay , Toute ma gratitude de vous avoir rencontrer sur mon chemin, qui depuis est un chemin de pratique que je vis dans ma vie quotidienne. Grâce à la pratique, aux enseignements durant ces 20 ans, j’ai pu me réconcilier avec ma maman, mon papa, ma lignée et ma famille, guérir de ma dépression; et rencontrer mes blessures avec bienveillance et compassion. Moi qui était coupée de mon histoire Italienne, de la souffrance de mes parents, de ce qu’ils ont vécu, de leur vie si difficile; en Italie ils ont connu la peur, la faim, le froid, la guerre, le rejet en arrivant en France, la perte de leur fils, mon chers frère qui est mort à 20 ans. Et moi je ne voyais que ma propre souffrance, que mes reproches, sans me rendre compte de leurs souffrances. J’ai pu grâce à la pratique de la méditation de l’enfant intérieur rencontrer maman, papa, vivre comme si j’étais eux mêmes et enfin comprendre pourquoi leur dureté et leur difficulté à communiquer. Maintenant Je ne me sens remplie de toute ma lignée et je ressens une compassion infinie. Je me sens remplie de tous les êtres, de toute la nature, l’espace et l’univers. Le Bouddha est ma lumière, THAY VOUS ETES MA LUMIERE, la sangha est mon refuge, le Dharma m’enseigne que chaque jour est un jour nouveau à chérir en observant tout ce qui se passe en moi et autour de moi. Cher Thay je suis remplie d’une profonde gratitude, je sens votre présence, je vous souhaite une joyeuse continuation. Jacqueline

Cher Thay, chère Sangha, En 2006, ma mère, jusque là en pleine santé, décède subitement de “mort inexpliquée” après une série d électrochocs réalisés lors d’un bref séjour en hôpital psychiatrique… Entre le diagnostic “démence subite précoce”, son internement en chambre isolée, les traitements par sismothérapie “pour son bien” et son enterrement se sont écoulés : 10 jours. Un séisme pour notre famille, abasourdie. Après sa mort, nous sommes d’autant plus anéantis que la lecture du scanner pulmonaire réalisé en urgence lorsque notre mère se sentait étouffer des suites des électrochocs révèle… un cancer du poumon invasif. J’en veux donc à l’époque à la terre entière et particulièrement à ce psychiatre auquel nous nous soumettons, dépassés par la situation. Quelques mois après, dans les rues de Paris, une silhouette remplie de légèreté et de joie retient au loin mon regard. C’est un moine particulièrement beau qui s’engage métro Place Clichy. Je décide de le suivre car je ne sais pas quoi faire de ma journée à part ruminer mon immense chagrin. C’est de cette manière que je me retrouve… en soirée à l espace de la Mutualité Française où Thay, que je ne connais absolument pas, donne un enseignement sur… la colère ! Mon émotion est très vive, et je me sens portée par l’énergie de l’assemblée et la présence, joyeuse, de Thay. En sortant, bouleversée de cette soirée, j’achète, sans en comprendre le sens, une calligraphie du Maître, écrite en vietnamien… Les années passent… Aujourd hui, je suis mariée et maman de deux enfants. Nous avons quitté Paris et habitons… en Dordogne, à côté du Village des Pruniers ! Plus tard, pour la petite histoire, j’ai fait traduire la calligraphie du Maître, que je vous livre du fond du cœur. Il est en effet écrit :”Je vais bien Maman, ne t’en fais pas”. Quel beau cadeau ! Merci cher Thay ! Merci pour tout. Tout est formidablement orchestré. Cette épreuve m’a conduite à la découverte de la pratique de la Pleine Conscience, l’exercice de l’écoute profonde, et de la parole aimante, ce qui est encore très difficile pour moi, mais je prends désormais davantage soin de ma colère. J’ai encore beaucoup de chemin à parcourir et venir pratiquer avec la Sangha m’aide beaucoup. Joyeuse continuation, cher Thay, merci chère Sangha ! Avec toute ma gratitude, et même tout mon amour. Anne-Sophie

Cher Thây, Nous avons fait nos premiers pas au village des Pruniers, il y a une dizaine d’années ; Ils nous ont conduits, tôt le matin, dans la douceur du jardin, devant le panneau d’accueil…et nous avons lu ces mots, offerts sur le panneau en bois : « Je suis là pour toi »

Je me souviendrai toujours de la joie profonde que j’ai ressentie…L’enfant en moi a su que c’était vrai. Il a reconnu cet endroit qu’il cherchait depuis longtemps. Puis les premiers visages souriants, le premier repas offert, le premier arrêt……….. le premier enseignement, la première cloche du soir, le premier partage, le premier service, si joyeux ! …nous sommes allés d’émerveillements en émerveillements toute la semaine…Dix ans après c’est toujours avec la même fraicheur et la même joie que nous goûtons la vie au village.

Nous avons fait nos premiers pas au village des Pruniers, au sens propre et au sens figuré…Nous avons marché avec vous sur le chemin de la spiritualité ;
Chemin de fraternité, d’amitiés, d’enseignements, de silence, de musique.
Nous sommes revenus, et d’année en année, nous avons été guidés avec tant d’amour ! vers plus de compassion, de joie, de liberté. Toute la famille a été transformée. Les enfants, Benoit et Fanny, les parents, Françoise et Marc.
Toute la famille a été nourrie, aidée à mieux se comprendre et à mieux s’aimer. Comme un caillou dans l’eau… l’onde n’a cessé depuis de croître….l’amour dans notre couple et au sein de notre famille, la compréhension de nos proches. Nous avons aussi appris à goûter la joie, à chaque respiration….
Mes petits élèves me disent souvent : tu as toujours l’air joyeuse, tu souris tout le temps. Nous écoutons ensemble le son la cloche, et je sais moi, que la petite cloche que j’ai dans la main sonne en même temps au village des Pruniers – je sais que le silence que nous goûtons ensemble est le même que celui de l’eau tranquille…
Et quand leur souffrance se manifeste et que j’ai une situation difficile avec eux, je sens mes frères et mes sœurs qui marchent avec moi quand j’entre dans la salle ; je sens la sangha qui m’inspire et me soutient. Et alors, il n’est pas rare qu’arrive un petit miracle de réconciliation .. d’apaisement…. l’énergie de la compréhension et de l’amour nous a rejoint…Cela me rend très optimiste de sentir que lorsqu’ils ont le choix, les enfants choisissent l’amour. De la part de toute la famille, Cher Thây, merci pour le cadeau de votre enseignement et de votre amour. Joyeux Anniversaire ! Françoise, Marc, Benoît et Fanny

Cher Thay bien aimé très précieuse Sangha,
Quand j’ai rencontré Thay il y a une quinzaine d’années, j’avais déjà réalisé un long parcours de questionnements et d’accompagnement thérapeutique pour me libérer d’un profond sentiment de solitude et de vide.
J’avais vainement tenté de trouver un apaisement à travers la valorisation professionnelle ou via mes relations amoureuses ou amicales dans lesquelles je mettais énormément d’énergie. Pourtant le désespoir continuait à se manifester avec beaucoup d’intensité surtout après une séparation ou des attentes déçues…La découverte de la méditation avec une sangha me permettait de laisser couler mes larmes sans être seule et cela adoucissait ma peine. Lors de ma première retraite au Village des Pruniers, une phrase dans l’enseignement de Thay m’a profondément touchée « si tu souffres, je souffre ». C’était comme si, pour la première fois de ma vie, ma peine pouvait être vraiment entendue, reconnue et embrassée avec Amour. Je pouvais sentir que les autres n’étaient peut-être plus des étrangers mais « d’autres moi-même » remplis d’une compatissante bienveillance que j’étais incapable alors de m’offrir…Et puis un autre gatha résonnait joyeusement « tu es en moi et je suis en toi ». La graine de l’Inter-Être était plantée et s’est alors profilé un nouveau rapport au monde et des changements significatifs dans ma façon d’être au monde et en relation. Quelle merveille de ne plus me vivre comme un être séparé, de pouvoir mieux enlacer mon enfant intérieur. Depuis lors, Thay et sa quadruple sangha ne cesse de m’enseigner à travers de multiples pratiques et cadeaux si vivants le chemin de l’Amour Véritable. Je sais que Thay nous accompagne au quotidien, tenant par la main tous les enfants de sa famille dont j’ai le grand bonheur et l’immense chance de faire partie, comme vous tous ! Gratitude infinie . Anne

Cher Thay, je viens vous exprimer mon immense gratitude pour vos enseignements et la façon dont vous les incarnez. Depuis ma première retraite au hameau du bas en 2009, je n’ai jamais cessé de débroussailler le chemin qui mène à mon île intérieure. J’y ai rencontré un cœur sensible, fragile parfois et pourtant capable de se mobiliser pour traverser les épreuves.
Cette année j’ai accompagné mon papa jusqu’à son dernier souffle. Trois mois durant lesquels j’ai réussi à trouver ma juste place à ses côtés, trois mois durant lesquels la mort n’a jamais été évoquée car c’était inconcevable pour lui comme pour mon entourage ; trois mois où j’ai navigué entre ma place à ses côtés et l’espace que je devais préserver en moi pour cultiver l’acceptation. J’ai réellement pu mesurer à quel point vos enseignements sur l’impermanence, la dégradation du corps, le bonheur de l’instant et aussi la continuation sous une autre forme étaient profonds et soutenants.
A chaque massage que je lui prodiguais, je cultivais la présence et recevais le cadeau précieux sa douceur. Un jour c’était en l’aidant à se lever : j’ai senti une douceur extrême au contact de ses doigts dans le creux de ma main. J’entendais mon être me chuchoter « souviens-toi, c’est peut-être la dernière fois » et mon cœur qui dérapait à ces mots intérieurs, en même temps je savourais cette délicieuse sensation dans le bonheur de l’instant : il était encore vivant ! Je l’ai massé, cajolé jusqu’au bout. Et 48h avant son envol, alors que je lui chuchotais les prénoms de ses parents, il a ouvert les yeux. Puis j’ai entrepris de lui chanter « Sans venir, sans partir » pendant une dizaine de minutes, il a ré ouvert les yeux et son âme m’a souri. Un sourire merveilleux, délicieux qui restera à jamais gravé dans ma mémoire, un sourire de contentement qui cohabitait au cœur même de sa souffrance. Deux jours plus tard c’est au beau milieu du chant d’Avalokiteshvara que son souffle s’est suspendu définitivement. J’ai délicatement abaissé ses paupières, des larmes roulaient sur mes joues et pourtant je ne me sentais pas triste. Des larmes qui me disaient aussi que je venais de grandir. Des larmes qui exprimaient mon amour, ma reconnaissance pour cet homme merveilleux qui a participé à ma conception, m’a accompagnée et soutenue tout au long de ma vie et qui a contribué à mon bonheur par sa présence et beaucoup de labeur, des larmes de soulagement parce qu’il s’était libéré de son corps souffrant Je sens aujourd’hui qu’il continue son chemin en moi et autour de moi. Quand j’écoute les musiques sur lesquelles il aimait danser, un sourire se dessine sur mes lèvres. Je comprends aujourd’hui la puissance de l’acceptation et j’ai senti l’espace que cela pouvait générer en moi .A présent, cette acceptation m’ouvre un vaste espace de liberté et un potentiel de transformation infini.
Voilà très cher Thay, vous nous offrez votre vie, votre présence inestimable, vos enseignements, vos poèmes, votre joie, votre amour et si demain vous deviez abandonner votre corps, je sais qu’en moi vous serez immortel comme mon papa. Où que vous soyez, je vous reconnais déjà dans le son de la cloche ou dans le sourire d’une étoile car à l’instant où j’y suis présente, vous y êtes aussi. La magie de l’Inter Être est le plus sublime de vos enseignements.
Je m’incline devant vous avec un immense respect et une reconnaissance infinie pour l’œuvre de votre vie. Je vous souhaite une continuation lumineusement harmonieuse. Chân Ahn Tù

Cher Thay,  Je n’oublierai jamais le jour où après avoir lu une longue série de livres, je me trouvais dans une librairie encore à la recherche de celui qui enfin pourrait m’aider à apaiser mon désespoir. Soudain mon regard fut fortement attiré par un livre avec la photo de Thay. Je n’avais jamais entendu parler de Thay et mes expériences précédentes avec le bouddhisme avaient été plutôt négatives. Pourtant son sourire me parlait fortement: après avoir lu sa courte biographie je n’avais pas de doute et je me précipitais chez moi pour lire son enseignement. Après avoir lu les trois premières lignes ma vie avait changé! Le sourire de Thay exprime l’essence de son enseignement. Son enseignement est exprimé dans son sourire. Rien de plus simple! Rien de plus profond! Merci Thay pour tout le bonheur que tu m’as transmis avec ton sourire. Merci pour l’avoir transmis à la sangha

Cher Thay, chère Sangha,
Avec vous
J’ai appris à devenir un tournesol
comme ceux qui entourent les villages des pruniers de Dordogne
J’ai appris à tourner avec le soleil
pour voir la lumière et me nourrir de son énergie
J’ai appris à tourner ensemble avec mes frères et soeurs
pour sentir l’unité et me nourrir de son énergie
J’ai appris que j’avais des racines dans la terre
pour m’ancrer dans la nature et me nourrir de son énergie
J’ai appris que je pouvais fleurir telle que j’étais
pour remplir ma mission sur terre et me nourrir de son énergie
J’ai appris que je pouvais faner sans peur
pour revenir à la terre et la nourrir de mon énergie
J’ai appris que j’étais plus heureuse quand je regardais, j’écoutais et soignais
les tournesols mes amis, mais aussi les tournesols déboussolés
égarés sur mon chemin qui me rappelaient comment j’étais avant de vous rencontrer. Il reste tant et tant à apprendre que j’ai surtout retenu une direction: Quand mes pensées, mes paroles et mes actes sont alignés et bienveillants,
alors je me sens bien, je me sens sur le “chemin joyeux du coeur”, ce prénom magnifique de la prise de refuge que vous m’avez offert comme mantra de vie. Nathalie

Cher Thay, Âgé de 68 ans j’ai longtemps cherché dans de multiples directions ( psychothérapies, yoga en Inde, actions humanitaires…) mais en dépit de nombreuses conditions de bonheur (familial, professionnel, matériel) j’étais toujours insatisfait, à la recherche insatiable d’autre chose, avec des accès de tristesse et de colère jusqu’a une première retraite au Village des Pruniers à l’été 2017 qui m’a bouleversé : j’ai ressenti la présence en moi de mes parents (morts il y à trente ans ) comme si je les avais amenés à cette retraite, leur vie difficile ne leur ayant pas permis de connaître ce chemin. J’y ai fait l’expérience que la souffrance peut se transformer en plus d’humanité et d’ouverture, qu’il est possible de ne pas souffrir pour rien, ce qui a radicalement changé ma façon de pratiquer mon métier de psychiatre-psychothérapeute. A l’occasion d’autres retraites (seul, avec ma femme, avec mon fils) j’ai pu marcher et parler avec mon père disparu, me voir continuer dans mon fils…et je pratique régulièrement avec une sangha locale. Je souffre moins parce qu’il n’y a plus cette quête insatiable, parce qu’il m’arrive en marchant “d’être au paradis” et parce que je sais quand je souffre que cela ne durera pas (c’est le bon côté de l’impermanence) et que j’en sortirai plus humain. Ma gratitude envers Thay et les frères et sœurs du Village qui sont sa continuation de m’avoir permis de connaître ce beau chemin est immense, ils sont devenus pour moi une précieuse famille.

Cher Thay, Il y a 2 ans, j’ai fait un rêve. J’étais dans une crypte, devant un énorme monument funéraire. Thay est apparu. Il m’a dit, non en paroles mais en pensées : “il faut remonter. Il faut sortir d’ici. Il faut aller s’ occuper de ceux qui sont là-haut”. J’ai pris un petit chemin qui montait. J’ai trouvé plein de personnes sous une tente blanche. Et on s’est mis en route. J’étais comme Thay dans un fauteuil roulant. J’étais en tête du peloton et mon rôle était de protéger tous ceux qui me suivaient. Thay me demandait de revenir à la lumière, moi qui aie souvent côtoyé les ténèbres. Il me disait que sans les autres, sans l’inter-être, nous sommes une coquille vide vouée aux caprices de l’océan. Qu’il faut donner un sens à sa vie.
J’ai eu l’honneur de suivre plusieurs de ses enseignements. Ce qu’il m’ont apporté est immense.. Thay m’a appris que “l’amour ne dit jamais adieu”. Qu’il est l’arme la plus puissante – et la plus inoffensive – au monde. Il m’a appris que le sourire fait des miracles. Même avec un masque, ça marche ! Que la Terre “est tout ce que nous avons”. Il m’a appris aussi qu’être en paix avec soi-même, c’est être en paix avec les autres”. Que l’on peut pardonner à ses parents, à sa famille. D’abord parce qu’ils font partie de nous. Ensuite parce qu’ils n’ont pas eu la chance que j’ai eue : rencontrer le Bouddha. C’est un travail immense pour moi. Mais j’avance, pas à pas. Et je vois de plus en plus de fleurs pousser sur mon chemin.
Pendant le confinement, je me suis procuré son dernier livre “Et maintenant je vois”. Un chef d’oeuvre que je relis régulièrement. En kilomètres, Thay est loin de chez moi. Et pourtant il est tout près.
Je voudrais aussi chaleureusement remercier sa chère Communauté. Les retraites à Plum Village me manquent. J’y apprend tellement de belles choses. Avec toute ma reconnaissance.

Cher Thay, La première personne qui m’a mis un livre de Thay entre les mains, c’est mon père. C’était avant une année sabbatique et je ne savais pas à quel point ce livre, et plus tard, ma rencontre avec Thich Nhat Hanh, allait changer ma vie. J’ai commencé à méditer grâce au groupe local du Village des Pruniers sur l’Ile de La Réunion. En parallèle de cela j’ai suivi le programme laïque MBSR de réduction du stress basé sur la pleine conscience, que Thay a soutenu en préfaçant le livre de Jon Kabat Zinn et en conseillant ce dernier. Ma rencontre avec la pratique de la méditation a littéralement changé ma vie en y apportant une profondeur inconnue, et en me rendant heureux. De retour en France j’ai participé à une retraite Wake Up en Ardèche. A peine arrivé je fus accueilli par le sourire des membres de la communauté monastique présents et tous les autres jeunes qui comme moi venaient chercher du recul, de la paix, de la compréhension ou peut être rien. Plus tard j’ai décidé de passer un an au Village des Pruniers. Ma première rencontre avec Thay fût baignée de larmes, de gratitude. J’ai compris en le voyant que je rencontrais un être exceptionnel. Sa façon d’embrasser le monde de son regard m’a saisi, ému, touché, au plus profond de moi, dans mon cœur. Depuis, il y a peu de jours où je ne pense pas à Thay. Aujourd’hui que je partage la pleine conscience dans la société auprès de particuliers, de collectivités, d’entreprises, de détenus, de soignants et après avoir été travailleur social pendant plusieurs années, je ne peux ne pas penser à Thich Nhat Hanh qui a été, qui est, et qui restera pour moi, un modèle à suivre. Récemment encore, avant de démarrer un nouveau programme j’ai été envahi par un puissant sentiment de gratitude. Celui d’avoir eu la chance de rencontrer sur mon chemin une personne, puis des milliers de personnes voulant changer le monde avec un cœur sincère. Thich Nhat Hanh a créé une communauté mondiale d’êtres humains souhaitant participer à la construction d’un monde plus juste plus vivant, plus humain. Il a marqué des générations et des générations et pour cela je ne l’oublierai jamais. Chaque acte que je pose et que je poserai vers plus de bienveillance, de paix, d’éthique, de gratitude et d’amour sera ma façon de lui rendre hommage. Et chaque jour je continue et continuerai d’apprendre un peu plus de la profondeur et de la simplicité de sa personne et de son enseignement. MERCI INFINIMENT THAY. Benoît

Cher Thay
Je lisais depuis longtemps vos livres ce qui nourrissait ma spiritualité. Chrétienne, je ne me sentais pas concernée par les retraites au village des Pruniers.

2007 : pour moi cette année représente un tournant de ma vie. Une amie me dit qu’elle va au village : c’est décidé, je profite de cette opportunité pour l’accompagner. Les premiers mots que j’ai entendu de vous cher Thay sont à peu près : « Nous ne cherchons pas à vous convertir, vous êtes chrétien vous restez chrétien ». Liberté- liberté chérie ! Comme j’aime chanter cette fin de ce beau chant « Quand j’inspire quand j’expire ». Aussitôt rentrée à Paris je m’inscris à la sangha le jardin de l’instant et je viens au village régulièrement soit l’été soit à la retraite francophone. Depuis plusieurs années je co-facilite les soirées de méditation que nous y proposons : bonheur véritable. Je contemple à présent la nature tout autour de moi, ma vie a un sens. J’ai adoré votre livre « Jésus et Bouddha sont des frères ». La respiration consciente me permet de rester en bonne santé, je sais à présent prendre soin de mon enfant intérieur, je peux communiquer avec mes parents décédés et les sentir au fond de moi. Je crois qu’ils me remercient du chemin que j’ai fait grâce à vous et je suis pleine de gratitude pour vous. 2014 : nous apprenons votre accident de santé. Je regarde alors toutes ces petites touffes d’herbe sur le trottoir parisien ; je pense que la vie est forte la vie est là et je suis confiante que vous vivrez. Notre corps n’est pas éternel mais l’énergie de Thay est en nous, vit en chacun de nous et me nourrira jusqu’à ce que à mon tour je fasse le passage.Gratitude infinie. Françoise

Cher Thay, Pratiquante depuis 2014 de la méditation en pleine conscience laïque, j’ai découvert le bouddhisme et vécu ma première retraite au Village en 2016. Depuis je la répète chaque année, lorsque je le peux. A cette époque, mon couple n’allait pas très bien, mon conjoint était attirée par une autre femme. Ma vie à cette époque était teintée d’une grande tristesse et je portais beaucoup de ressentiments, de peur et de colère. Au village, j’ai eu la sensation d’être plongée dans un bain d’amour, de bienveillance et de compassion. J’ai pansé mes plaies et appris à distinguer l’essentiel, à voir toute la joie qu’il y a à être simplement vivant, à s’alimenter, à vivre en communion avec la nature. J’ai compris que la pratique du Dharma ne se limitait pas à accéder à un état de paix intérieure, mais qu’elle donnait un sens nouveau à ma vie. Je me souviens de mon retour de cette première retraite, dans le train, dans le bus à Paris, j’avais le sentiment d’être en communion avec tous ceux qui m’entouraient, de leurs transmettre cette énergie d’amour que j’avais reçue. De retour chez moi, j’ai décidé de faire preuve de compassion et de patience à l’égard de mon conjoint. Doucement, notre relation a évolué, nous avons mesuré tout l’amour qu’il y avait entre nous malgré les nuages qui assombrissaient notre ciel. Aujourd’hui, nous avons décidé de poursuivre notre chemin ensemble et nous le faisons du mieux que nous pouvons, d’une manière aimante et respectueuse l’un de l’autre.

Bonjour Thay et bon anniversaire, vos écrits m’ont touchée et depuis j’ai pu surmonter angoisse et dépression. Je lis tous les articles que je trouve dont les enseignements sur le site du Village des Pruniers. J’ai presque tous vos livres et je guette tous nouveaux livres publiés. Je suis maintenant arrière grand-mère et j’ai bien hâte d’enseigner avec vos livres à mon beau Milan. J’ai une photo de vous chez moi pour me ramener au moment présent, j’ai 2 cloches aussi. Merci pour tout. Laurenne

Conscient du corps et des pas,
L’attention se porte au souffle profond,
Fermement établie en cet instant.
De nombreux chemins s’ouvrent devant soi
Les uns remplis de ronces et de fougères,
Les autres envahis par les hautes herbes
Et certains plus ardus encore, tortueux,
Gravissent les montagnes, longent les précipices.
Lequel d’entre eux mène à la félicité et à la joie ?
Dans le silence du cœur une parole s’éveille,
Qui ne rejette rien, ni les cailloux, ni les épines,
Ni les blessures, ni l’ombre des sous-bois obscurs.
Le silence ne se fait plus vacarme et jugement,
La discrimination et les idées reçues sur le moi
S’estompent et forment le terreau de la contemplation,
Les afflictions au gré du vent sèment les graines de la compréhension,
Le désespoir et la douleur se transforment en un jardin
D’arbres et de plantes sauvages où je te vois enfin.
Non, je ne rejette rien et je te donne la main,
Mon enfant, mon frère, ma sœur, car vois-tu, là-bas,
Il y a un chemin où se répand encore le parfum suave
De l’ancienne fleur d’autrefois…
(Chân Linh Từ)

Cher Thay, Voici mon modeste cadeau pour Thay car ma gratitude pour lui est immense :
Le premier bouleversement a eu lieu en faisant l’expérience d’être dans le moment présent, en pleine conscience, au cours et à la suite de “Journées de pleine conscience” et de marches méditatives. Dans cet état de pleine conscience, j’ai fait connaissance avec ma respiration, ce mouvement de vie qui se fait tout seul, je n’avais rien à faire. Je découvrais une autre façon d’exister : être là simplement. Cette attitude m’ouvrait un univers de perceptions, de connaissances différentes… J’entrais dans un nouveau monde.
Ensuite, il y a eu un nouvel éveil, au cours d’une retraite santé au printemps 2019 (première retraite à laquelle je participais) en entendant l’enseignement illustré par l’image du lotus qui sort de la boue. Il faut qu’il y ait de la boue pour qu’il y ait un lotus. Le lotus naît de la boue. La lumière s’est allumée pour moi ! J’étais dans la boue, me considérant de la même sorte que celle-ci, et je n’imaginais pas en sortir. Soudain je découvrais une transformation possible ! Je pouvais donner naissance à un lotus, devenir un lotus. Quel bonheur !
Cette transformation m’a apporté de beaucoup de joie, elle m’a pacifiée et elle a éclairé ma vie et mes relations avec les autres.
A la suite de cette retraite j’ai rejoint la Sangha de Bordeaux et pratiqué avec elle.
J’ai lu quelques livres de Thich Nhat Hanh. Il en a deux qui m’ont plus particulièrement aidée. “Il n’y a ni mort ni peur” qui m’a permis de développer mes premières découvertes, et la question consécutive à “être là” : “qui est là ?”, mes liens avec mes ancêtres et tous les êtres. J’ai pu m’engager dans la démarche de retrouver mon père qui a quitté ce monde il y a 31 ans. Cette démarche entraînait une nouvelle considération de ma famille, et a été assez douloureuse. Le second livre est :”Prendre soin de l’enfant intérieur”, il m’a accompagnée pendant quelques mois car même si les enseignements de Thay me touchaient profondément, il m’était difficile de pratiquer.
Une retraite de 2 semaines au Village des pruniers fin Octobre 2019 m’a permis de réellement pratiquer l’arrêt, prendre le temps, être dans le silence et dans la méditation. J’ai pu aller dans le “tréfonds”, reconnaître mes blessures, prendre soin de ma souffrance et poursuivre ma transformation.
Une importante avancée s’est produite, au printemps 2020, avec l’épidémie de Covid 19, et les mesures contraignantes prises pour s’en protéger.
Le confinement a entraîné un certain nombre de contrariétés, mais il a permis de pratiquer l’arrêt. Il y avait des contraintes qui nous étaient imposées mais d’autres dont nous étions libérés. Un temps libre s’est ouvert dans lequel j’ai décidé de développer mes connaissances et ma pratique. Les divers moments de méditations, enseignements, partages, contacts avec les amis-es avaient lieu à distance, mais je ressentais la présence des uns-es et des autres.
Lors de rencontres et d’échanges avec ma famille et d’autres personnes j’ai pris connaissance de leurs souffrances. Il y avait l’expression des frustrations, la peur de la mort, des propos et des comportements plus ou moins rigides… Je suis trouvée mieux disposée pour être à leur écoute et parvenir à ne porter aucun jugement. J’ai pu avoir une attitude d’ouverture qui a entraîné un apaisement pour chacun-e. Cela a été une grande joie de constater ce changement. J’ai eu le sentiment d’être réellement dans la compassion.
Cette nouvelle capacité à ne pas porter de jugement m’a permis de me réconcilier avec ma sœur et d’améliorer mes relations avec ma fille.
Dernièrement, pour une soirée de méditation, j’ai proposé à mes amis-es de la Sangha la lecture de “Marcher dans le royaume de Dieu à chaque instant” (dans “Toucher la vie”). Ce texte me remplit de joie, j’ai l’impression que c’est ce que j’ai vécu au cours de ce printemps 2020.

Cher Thây, chères continuations de Thây,
Vous, Thây, la Sangha, le Dharma, vous m’avez permis de me transformer et de voir le bonheur présent, ici et maintenant.

J’étais une petite fille qui avait beaucoup de peurs ; peur de mon père quand celui-ci tempêtait soudainement ; peur des garçons et des hommes comme me l’avait transmis ma mère ; peur de pas être aimée dans cette famille patriarcale (et cette société patriarcale) ; peur de décevoir mes professeurs ; peur qu’aucun prince charmant ne m’aime jamais ; peur de vieillir ; peur que ceux que j’aime ne meurent… Plus tard, j’ai continué à avoir des peurs ; des peurs plus grandes. Alors que mon fils ainé allait mal, très mal – en proie lui aussi à de nombreuses peurs- son père, aussi en grande souffrance, a réagi en colère et en agressivité. Ma peur s’est alors transformée en terreur. J’ai eu une peur immense de l’homme que j’avais tant aimé. La tristesse, le désespoir, la haine, le dégoût… toutes ces formations mentales négatives se sont manifestées en moi. Et pas seulement vis-à-vis d’une seule personne mais de plus en plus de personnes autour de moi. Et vis-à-vis de moi aussi, bien-sûr.
Thây, mes chères sœurs, mes chers frères, mes amis, vous m’avez sauvée ! Combien j’éprouve de la gratitude pour vous, vos belles actions, vos paroles justes ! Vous m’avez pris dans les bras ! Vous m’avez souri. Vous m’avez écouté et regardé avec les yeux de la compassion. Vous m’avez aimé et votre amour a rouvert les portes de mon cœur. J’ai pu aimer à nouveau ! J’ai aimé d’une manière tellement plus belle, tellement plus vrai, tellement plus libre qu’avant.
Il y a trois jours, j’ai écrit une lettre à mon ex-époux et je l’ai glissée dans sa boîte aux lettres. Cette lettre, cela fait bien six mois que j’y pense et j’avais commencé plusieurs lettres avant celle-ci. Je lui ai écrit que j’avais pris conscience de toutes les paroles et les choses que j’avais faites qui l’ont profondément blessé ; qu’à cette époque, j’étais en grande souffrance et que j’avais beaucoup de perceptions erronées. Je voulais qu’on se parle tous les deux au calme car je voulais le remercier pour tout ce qu’il m’avait apporté et notamment sa présence rassurante et pour tous les projets qu’il m’avait permis de réaliser, notamment nos trois merveilleux enfants.
J’ai réalisé que ce n’était pas le fait de mettre cette lettre dans la boîte aux lettres qui m’a transformé mais d’écrire cette lettre. Je me suis sentie plus légère, plus libre. J’ai senti que je m’étais pardonnée et que je m’aimais enfin. Merci Thây. Tu es en moi. Je t’aime. F.

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What is Mindfulness

Thich Nhat Hanh January 15, 2020

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