« Une feuille, une fleur – voilà ce que tu es. C’est pourquoi nous sommes ensemble depuis ce qui n’a pas de commencement. C’est impossible pour moi de ne pas être avec toi. »
Ce poème parle de toi, de ton frère et de ta soeur dans le Dharma, il parle de la vie et de la mort. Ton frère t’aime tellement qu’il a peur de te perdre. En croyant que tu peux disparaître ou mourir en situation de guerre et d’injustice sociale alors que tu travailles avec compassion, il te demande de lui laisser quelque chose à quoi il peut s’accrocher pendant qu’il continue son chemin. Voici la réponse du grand frère : « Je ne suis jamais né. je ne mourrais jamais. Si tu es capable de me voir dans ma nature de non-naissance et de non-mort, alors tu pourras voir aussi ta propre nature de non-naissance et de non-mort.«
Le fleuve ondule vers l’océan.
Demain, quand il sera temps pour toi de partir, je te demanderai de chanter haut ta chanson de la nouvelle saison.
L’écho de ta voix me calmera et me guidera sur mon chemin au moins pendant quelques temps.
En fait, jamais je ne partirai. Même si je le pouvais, je n’arriverai nulle part. Au moment où je partirai, si une telle chose arrive, il y aura des lunes, des nuages, des vents, et des fleuves. Et au moment de l’arrivée, il y aura aussi des bambous violets et des chrysanthèmes jaunes.
Une feuille, une fleur – voilà ce que tu es. C’est pourquoi nous sommes ensemble depuis ce qui n’a pas de commencement. C’est impossible pour moi de ne pas être avec toi. Tu ne comprends toujours pas, et tu continues à me questionner sur mon départ.
Ce matin, alors que la lune et les étoiles reviennent de leur sommeil profond, la Terre fait semblant de pleurer. Elle a versé tant de larmes. Toi, aussi, tu devrais pleurer, mon ami. Tes larmes seront comme des cristaux. (Pleurer t’embellit.) Tes larmes transformeront les déserts en jardins verdoyants, rafraîchissant la Terre, émergeant en bourgeons d’espoir.
Quand nous étions enfants, j’avais envie de pleurer chaque fois que je te voyais pleurer. Le sourire de la Terre, notre mère aux cheveux verts, apporte des oiseaux et des papillons aux feuilles et aux fleurs. Jamais nous ne sommes nés. Reviens à ton esprit véritable.
Le jour où j’apparus de la dimension cachée, mon image te fut révélée au travers des cinq éléments. Mais cette image disparaîtra bientôt, et tu devras me chercher dans ce qui n’est pas encore venu et qui ne peut partir. Me chercher, te chercher, sera une joie! Tu te trouveras toi-même dans ce qui ne vient ni ne part. Avec une flèche, tu abattras deux illusions – en trouvant ce qui ne vient ni ne part parmi le samsara, l’eau parmi les vagues.
Mon sourire ce matin est là pour t’apporter le Printemps éternel. Sois le Tathagata, sois un avec le sourire.
Le jour où tu transperceras l’illusion, tu trouveras aussi ce sourire. Rien ne reste, et pourtant rien ne se perd. Ce matin les oiseaux et les sources s’appellent, « Continue de chanter, ma petite fleur. »
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