Extrait du livre : « Le miracle de la Pleine Conscience« (Collection J’ai lu)
» Pour établir une journée de Pleine Conscience, trouvez un moyen de vous souvenir, dès le moment où vous ouvrez les yeux, que cette journée est votre journée de pratique. Par exemple, vous pouvez accrocher, au plafond ou au mur, une feuille de papier avec les mots Pleine Conscience, ou encore une pomme de pin – n’importe quoi qui vous rappelle au réveil : « Aujourd’hui, c’est mon jour. » En vous en souvenant, un sourire naîtra peut-être sur votre visage : ce sourire st la preuve que vous êtes totalement présent, et il nourrit votre Pleine Conscience.
Alors que vous êtes encore allongé dans votre lit, commencez à suivre doucement votre respiration – inspirations et expirations lentes, profondes et conscientes. Puis, au lieu de vous lever d’un bond comme d’habitude, redressez-vous et sortez du lit de façon à ce que chacun de vos mouvements nourrisse votre attention. Ensuite, accomplissez vos gestes du matin, toilette, brossage des dents, etc., d’une manière calme et détendue, attentif à chaque action. Suivez votre respiration, sans vous en écarter ni vous laisser disperser par vos pensées. Chaque mouvement doit être fait calmement. Mesurez vos pas avec de longues et paisibles respirations. Maintenez votre demi-sourire.
Passez au moins une demi-heure dans votre bain, en faisant votre toilette doucement, attentivement. Au sortir du bain, vous devez vous sentir rafraîchi et léger. Vous pouvez ensuite passer aux travaux de la maison, vaisselle, nettoyage, balayage, rangement. Quelle que soit l’activité, faites-la doucement, tranquillement, en Pleine Conscience. N’accomplissez aucune activité avec l’idée de vous en débarrasser. Prenez la résolution de tout faire de manière détendue, avec toute votre attention. Appréciez votre tâche, ne faites qu’un avec elle. Sinon, la journée de la Pleine Conscience n’aura aucune valeur.
Si vous pratiquez correctement, la sensation désagréable associée à certains travaux disparaîtra rapidement. Prenez exemple sur les Maîtres zen. Quels que soient leurs mouvements et leurs activités, ils agissent doucement, régulièrement et sans répugnance. «
» Le silence «
» Pour les débutants dans la pratique, il est préférable de maintenir une atmosphère de silence tout au long de la journée. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas parler du tout. Vous pouvez parler, vous pouvez même chanter mais, si vous le faites, soyez totalement attentif à ce que vous dites ou chantez, et réduisez ces moments au minimum. Naturellement, il est possible de chanter et de pratiquer la Pleine Conscience en même temps, tant que l’on est conscient du fait que l’on chante et conscient de ce que l’on chante. Mais si votre force de méditation est encore faible, sachez qu’il est probable qu’en chantant ou qu’en parlant, vous perdiez la Pleine Conscience.
À midi, préparez votre repas, cuisinez et faites votre vaisselle en Pleine Conscience. Dans la matinée, après avoir nettoyé et rangé votre maison, et l’après-midi, après avoir travaillé dans le jardin ou observé les nuages ou cueilli des fleurs, préparez-vous du thé et dégustez-le dans la Pleine Conscience. Accordez-vous suffisamment de temps pour prendre ce thé. N’ingurgitez pas le contenu de votre tasse comme on le fait habituellement lors d’une pause-café à son travail. Buvez votre thé lentement, respectueusement, comme si cette action était l’axe même autour duquel la Terre tourne, en douceur, régulièrement, sans se précipiter vers le futur. Vivez le moment présent. Seul cet instant présent est vie. Ne vous attachez pas au futur. Ne vous inquiétez pas des choses que vous avez à faire. Vous n’avez nul besoin de vous lever pour faire quoi que ce soit, nul besoin de penser à partir. «
» Soyez bourgeon posé calmement sur la haie,
Soyez sourire, faisant partie de cette merveilleuse existence,
Tenez-vous là. Nul besoin de partir.
Ce pays est aussi magnifique que le pays de notre enfance.
Ne lui faites pas de mal, s’il vous plaît, et continuez à chanter.
(Papillon au-dessus du champ doré de fleurs de moutarde.)
Dans la soirée, vous pouvez lire ou copier des passages des Écritures, écrire des lettres à vos amis, ou faire quelque chose d’autre que vous aimez et qui vous change de vos activités de la semaine. Que la Pleine Conscience éclaire vos activités, quelles qu’elles soient.
Prenez un dîner léger. Plus tard, vers dix ou onze heures, il vous sera plus facile de pratiquer la méditation assise avec un estomac vide. Vous pouvez ensuite vous promener dans l’air frais de la nuit, en suivant votre respiration en Pleine Conscience et en mesurant sa durée avec vos pas. Pour finir, regagnez votre chambre et endormez-vous en conscience.
D’une façon ou d’une autre, il nous faut trouver un moyen pour que ceux qui travaillent bénéficient d’un jour de Pleine Conscience. Une telle journée est cruciale. Son effet sur les autres jours de la semaine est incommensurable. Il y a dix ans, grâce à de telles journées de Pleine Conscience, thay Thanh Van et nos autres soeurs et frères de l’Ordre Tiep Hien (Ordre de l’Inter-Être) furent en mesure de surmonter des périodes très difficiles. Si vous observez ainsi une journée par semaine pendant trois mois, je suis certain que vous constaterez un changement important dans votre vie. Cette journée influencera les autres jours de la semaine, vous permettant progressivement de vivre toute la semaine en Pleine Conscience.
Je suis sûr que vous serez d’accord avec moi quant à l’importance d’une journée de Pleine Conscience. «
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