1. Écoutez attentivement et observez afin de comprendre pourquoi nous avons mené notre société de l’état de paix à l’état saturé de terrorisme et de violence comme aujourd’hui? Comment les générations passées se sont-elles comportées pour arriver à une telle situation actuelle. Je veux vous parler de ce malheur et vous raconter comment j’ai réussi à me sortir de mon angoisse. (Sn. 935)
2. Les gens du monde font l’expérience d’une souffrance après l’autre, comme un poisson qui vit dans un étang où l’eau s’assèche de plus en plus chaque jour. Dans la souffrance, les pensées violentes sont aptes à naître, et à cause de l’ignorance, les gens continuent à chercher un soulagement par les moyens du terrorisme et de la punition. (Sn. 936)
3. La violence brûle le monde entier. Toutes les dix directions sont en désordre et dans le chaos. Aucun lieu n’est en paix ni en sécurité. Tout le monde se voit supérieur à autrui. Peu de gens savent lâcher prise de leurs passions. Parce qu’ils ne voient pas cette vérité, les gens continuent à garder dans leur coeur leurs perceptions fausses. (Sn. 937)
4. En se ligotant avec ces perceptions fausses, ils ne font que créer pour eux-mêmes encore plus de confusion et de souffrance. J’ai regardé profondément l’esprit des gens qui souffrent et j’ai trouvé un couteau pointu caché sous leurs peines. Parce qu’eux-mêmes, ils n’ont pas vu ce couteau dans leur esprit, il leur est difficile de supporter la douleur. (Sn. 938)
5. La douleur causée par ce couteau pointu dure et ne change pas. Comme ils continuent leur chemin tout en tenant ferme ce couteau pointu, ils inondent le monde de leur souffrance. Ce n’est que lorsqu’ils auront l’opportunité de reconnaître la souffrance et de la sortir de leur cœur que la souffrance cessera et qu’ils auront l’occasion de s’arrêter. (Sn. 939)
6. Parmi toutes les entraves dans la vie, ne vous laissez pas vous attacher à aucune. Il faut savoir trancher les racines des erreurs et des désordres, il faut les lâcher. Arrêtez de compter sur elles. Si vous réussissez à lâcher prise des désirs menant aux ténèbres, vous pourrez surmonter toutes les souffrances. Les pratiquants doivent transcender le cycle des souffrances afin de réaliser leur carrière de la libération. (Sn. 940)
7. Un pratiquant authentique doit avoir le cœur sincère. Il n’agit pas en comptant sur ses perceptions fausses. Il n’a qu’à suivre le chemin tout droit. Il ne parle pas avec une double langue. Il doit savoir comment éteindre le feu de la colère et briser le bloc de son ambition. S’il sait se détacher des liens des afflictions, il pourra commencer à apercevoir la rive de la libération. (Sn. 941)
8. Il faut abandonner la fierté. Ne dormez pas trop. Ne vous laissez pas tomber dans la somnolence. Vivez et travaillez dans la modération. Ne vous perdez pas dans la foule. Ne vous attachez pas à la belle apparence trompeuse, il faut savoir lui tourner le dos. Il faut contempler régulièrement la nature vide de toutes choses afin de parvenir au Nirvana. (Sn. 942)
9. N’insultez personne. Ne vous laissez pas séduire par ou attacher à l’apparence trompeuse. Ne vous engagez pas dans des divertissements qui vous font oublier ensuite le but de votre pratique qui est d’aider les autres à sortir de la souffrance. (Sn. 943)
10. Arrêtez de penser au passé et de vous projeter dans le futur. Il faut reconnaître ce qui se passe dans le moment présent et ne pas s’y attacher. Ainsi, vous marcherez seul en pleine liberté partout sur les cinq continents sans que personne ne soit plus jaloux de vous. (Sn. 944)
11. J’ai dit que l’avidité est la force qui cause le plus de destruction. C’est I’inondation qui submerge le monde entier. C’est seulement en voyant cela que nous pourrons vaincre tous les doutes. Il faut contempler attentivement la co-production interdépendante. Il faut voir que, sans nous libérer de la pollution causée par I’avidité, il nous est difficile d’arrêter la souffrance. (Sn. 945)
12. A toutes les époques, parmi un grand nombre de personnes, très peu ont la capacité de lâcher prise des désirs sexuels. Pourtant, une fois que le pratiquant réussit à les lâcher, il ne ressent aucune perte. Il ne ressent pas non plus le besoin d’aller ailleurs: rien ne peut plus I’emprisonner car cette inondation se retire d’elle-même. (Sn. 946)
13. En s’appuyant sur la force de la compréhension lui servant de véhicule, le Muni traverse vers l’autre rive. Grâce à cette compréhension, il ne s’inquiète plus et il se voit protégé. La naissance. la mort, le malheur et la jalousie ne peuvent plus le toucher. Avec I’énergie de l’assiduité, il atteint la paix véritable. (Sn. 947)
14. Ayant laissé derrière (le désir sensuel), la souffrance cesse. Le pratiquant regarde profondément la nature vide de toutes choses, et rien ne peut plus le préoccuper. Lui-même, il a vu la grande voie menant à la paix, il ne s’attache plus à aucune vue du monde. (Sn. 948)
15. Lorsque le pratiquant ne s’attache plus à l’idée « ce corps est moi », et comprend que, par nature, le moi est insaisissable et non-existant, alors il n’a plus aucun souci. (Sn. 949)
16. Lorsque les racines de I’ignorance sont complètement déterrées, aussitôt que les germes de I’ignorance apparaissent, ils sont également déracinés et n’ont pas l’occasion de pousser, le pratiquant ne saisit plus rien à présent parce qu’il n’a plus le besoin de distinguer ses alliés de ses ennemis. (Sn. 950)
17. Libre de tous concepts, y compris des concepts de l’esprit et de la matière (comme des réalités indépendantes l’une de l’autre), ayant compris que l’espace et la matière sont tous deux vides, le pratiquant voit que rien n’est saisissable. Rien du passé, du présent ou du futur ne peut donc l’attrister, le mettre en colère ou le faire se lamenter. (Sn. 951)
18. Ayant transcendé le concept du « tout », y compris le concept de la matière, il n’y a pas une seule pratique parmi toutes les pratiques qu’il n’atteint pas. Ayant étudié, mis en pratique et enseigné avec éloquence l’enseignement du non-désir et de la non-dualité, même s’il était interrogé, il répondrait sans timidité ni hésitation. (Sn. 952)
19. Avec une vision profonde, il ne dépend plus de personne. Comme il ne poursuit plus rien, et ne rejette rien non plus, son cœur est en paix et il réalise le Nirvana. (Sn. 953)
20. Le Muni n’est pas fier en regardant en bas, ni angoissé en regardant en haut. Il s’établit parfaitement dans la non-discrimination. II ne s’attache à aucune vue. Tout conflit cesse à ce moment-là. Toute la haine et la jalousie disparaissent. Même lorsqu’il se tient au sommet de la compréhension parfaite, il n’est pas fier. (Sn. 954)
Soutra de la Transformation de la Violence et de l’Angoisse, Soutra du Roi Virudhaka, Soutra des Enseignements Complets 16
Attadanda Sutta, numéro 935 à 954
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